Edito : le VTT serait-il devenu politiquement incorrect ?

Un avis tranché, un coup de gueule à faire passer… l’édito MBF est là pour ça !

Julien

Par Julien Rebuffet, Directeur du Syndicat National des Moniteurs Cyclistes Français

Le VTT serait-il devenu politiquement incorrect ?

C’est en effet la question que l’on peut se poser à la lecture de la stratégie touristique des départements de Savoie et Haute-Savoie, pour les cinq prochaines années, où le terme «VTT» n’apparait qu’une seule fois de façon caricaturale (voir ci-dessous), alors qu’il est pourtant question de la transition du tourisme en montagne dans un contexte de changement climatique évident.

« Au-delà de 500 mètres, on pouvait être assez tranquilles ; aujourd’hui ce n’est plus le cas avec les VTTAE, les gens s’enfoncent plus dans la nature » – Extrait de la stratégie touristique des départements de Savoie et Haute-Savoie

A la suite des pics de fréquentation observés sur certains sites naturels de proximité durant l’été 2020, le nombre de réunions sur la gestion des pratiques outdoor a explosé. Nous avons participé à plus d’une centaine d’entre elles sur les deux dernières années. La chaise vide n’est pas une option puisque le sujet du VTT est récurrent. Cela demande un investissement conséquent pour le Syndicat et les Moniteurs MCF qui, en plus de leur activité, doivent se libérer parfois en pleine saison.

Pour enfoncer le clou, certaines associations «environnementalistes» en viennent à se positionner ouvertement contre la pratique du VTT et à militer pour son interdiction ou sa limitation à quelques pistes carrossables ou espaces dédiés.

Enfin, les contentieux en justice se multiplient et nous amènent dorénavant à avoir recours en permanence à un avocat pour défendre les droits les plus fondamentaux des professionnels. Les coûts financiers engendrés ne sont pas négligeables, mais ils sont largement compensés en obtenant gain de cause.

Mais comment en sommes nous arrivés là ?

Ce n’est sûrement pas à cause du bruit puisqu’un VTT est silencieux, ni à cause de ses émissions puisqu’il a une empreinte carbone nulle.
Ce n’est sûrement pas à cause de la protection de la biodiversité ou de l’érosion des sentiers, puisque la littérature scientifique sur la question démontre que l’impact d’un vététiste n’est pas supérieur à celui d’un marcheur sans bâtons.
Ce n’est sûrement pas à cause de l’explosion de la pratique puisque sur les quinze dernières années, le nombre de VTT vendus a diminué de plus de 40 % et que les vététistes ne représentent que 7,5 millions de pratiquants, contre 27 millions de marcheurs.
Enfin, ce n’est sûrement pas à cause de la sécurité puisqu’en 40 ans de pratique, aucun accident avec un marcheur n’a été comptabilisé.

Bref, il semblerait que ce phénomène soit plutôt dû à l’impact de la crise Covid sur les mentalités et perceptions, combiné à un choc de générations puisque le profil des vététistes est plutôt jeune. A travers le VTT, c’est donc la jeunesse et le «vivre ensemble» qui sont attaqués, alors même qu’ils sont l’avenir et le terreau de toute société vivante et vivable.

A méditer …

MCF-F CORSI (295)

[Edito issu du MCF Mag n°35 de juillet 2022, reproduit avec l’aimable autorisation du syndicat MCF]

© Photos : Florian Corsi – MCF

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