Les vététistes se voient régulièrement opposer le Code forestier par certains agents de l’Office National des Forêts (ONF) ou par certains autres usagers des sentiers.
Cela donne une situation assez floue, voire conflictuelle, malheureusement entretenue par beaucoup.
La situation sur le terrain
L’application du code forestier dépend bien souvent de l’interprétation que les agents en font localement. Certains agents forestiers considèrent le VTT comme un véhicule et appliquent donc la même réglementation à un VTT qu’à un 4×4 ou à une voiture de tourisme.
La plupart font la différence entre VTT et véhicule, ainsi, la pratique du VTT sur « singles » ne leur pose pas de problèmes. Lorsque l’on échange avec l’ONF au niveau national, cette dernière option est d’ailleurs privilégiée.
C’est l’article A163-6 qui est utilisé de façon abusive :
Extrait de l’article A163-6 :
« Est puni de la peine d’amende prévue pour les contraventions de la 4e classe tout conducteur, ou à défaut tout détenteur, de véhicules, bestiaux, animaux de charge ou de monture trouvées dans les bois et forêts, sur des routes et chemins interdits à la circulation de ces véhicules et animaux.«
Aussi, si l’on considère le VTT comme un véhicule, il nous reste uniquement les routes goudronnées en forêt et les chemins larges ouverts à la circulation (interdits dès lors qu’il y a une barrière ou un panneau B0).
Il est pourtant évident qu’aucune réglementation n’a jamais été opposée au VTT en forêt de manière globale pour diverses raisons :
- Lors de la rédaction initiale du Code Forestier, le VTT n’existait pas. Ainsi, le législateur n’a jamais souhaité l’interdire.
- Le Code de l’environnement précise quant à lui cette distinction entre « véhicules motorisés » et « véhicules non motorisés ». Il vient donc en complément du code forestier pour le préciser.
- Depuis 2013, l’ONF a signé une convention avec les Fédérations Françaises de Cyclisme et de Cyclotourisme, indiquant que les VTT sont « tolérés » sur tous types de voies. Cela signifie bien que le VTT est différencié des véhicules motorisés par l’ONF…
Sur ce dernier point, la Mountain Bikers Foundation demande pourquoi être « toléré » et pas « autorisé », s’il n’y a aucun élément justifiant une simple « tolérance » ?
MBF estime que toute entrave à la liberté de circuler doit comporter des éléments stricts la justifiant. Au niveau local, chaque situation est différente. Ainsi, les limitations du droit de circulation ne peuvent être justifiées qu’au niveau local, dans un but clair et utile.
Réalité juridique
Plusieurs codes viennent réglementer la pratique du VTT : code de la route, code du tourisme, code forestier, code de l’environnement… et bien d’autres encore.
Du fait de cette multiplicité, il est difficile d’apporter une réponse. Nous voulons seulement répondre à la question : est-ce que je peux être verbalisé quand je roule en forêt ?
A priori la réponse est non. Cependant, la situation peut changer en fonction des propriétaires de la parcelle où l’on se trouve. Car si la majorité des chemins sont ouverts à l’usage du public, tous ne le sont pas…
Ce qu’il faut retenir c’est que seul un agent reconnu par l’État peut être amené à effectuer des PV.
Pour dresser un procès-verbal d’infraction, il faut qu’il y ait interdiction, par arrêté municipal ou préfectoral dans 90% des cas (les autres cas sont des interdictions des propriétaires privées ou spéciales comme un parc national).
En résumé, un vététiste ne peut pas être verbalisé uniquement sur la base du code forestier.
S’il y a verbalisation, il faudra donc vérifier qu’il existe un arrêté local. Pour rappel, pour qu’un arrêté ait force de loi, il doit être limité dans le temps et l’espace, il doit exister une situation le nécessitant et ne doit pas être discriminant.
Si tu penses qu’un arrêté est infondé, contacte-nous.
Demande officielle de reconnaissance
Aussi, devant cette situation floue et surtout créatrice de conflits, la MBF demande une clarification de la réglementation afin que le statut des véhicules non motorisés en forêt soit reconnu.
Pour cela nous avons porté cette demande au niveau national lors de l’élaboration du PAMA 2 (Plan d’Action pour les Mobilités Actives). Cela n’a, semble-t-il, pas été entendu par tout le monde, mais au moins par les fédérations sportives et d’autres organismes du cycle.
Ainsi, c’est avec le Comité de Promotion du Vélo (CPV) que nous avons réitéré cette demande, cette fois à l’attention du directeur de l’ONF et de ses deux ministères de tutelle : le ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt ainsi que le ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie.
Voir le courrier du CPV en cliquant ICI
Panneaux B0
En forêt on peut trouver deux types de panneaux réglementant l’accès aux chemins. Le B0 et le B7b
Ce panneau est un B0. Il est trop exclusif puisqu’un vététiste ne devrait pas pouvoir utiliser son vélo sur les chemins où il est installé…
Et malheureusement, le plus souvent il est mis en place pour interdire l’accès aux véhicules motorisés par méconnaissance de l’existence du B70.
Un panneau B0 est installé près de chez toi alors que le chemin pourrait être autorisé aux VTT, CONTACTES-NOUS
Pour voir la définition complète du panneau B0 clique ICI
Panneau B7b
Ce panneau interdit l’accès aux véhicules motorisés seulement, la pratique du VTT est donc autorisé
Pour voir la définition complète du panneau B7b clique ICI
En savoir plus
Note informative, code forestier
Article R163-6 du code forestier
Courrier de reconnaissance du statut des véhicules non motorisés en forêt