Ce mardi 26 mai 2015 avait lieu le comité « accueil et érosion » animé par l’ONF de la forêt de Fontainebleau. Au programme : les activités à interdire, afin de préparer le prochain document d’aménagement forestier de la forêt de Fontainebleau. Ce document couvrira une période de 20 ans à partir de janvier 2016.
L’ONF a commencé par présenter les résultats d’une enquête auprès des usagers de la forêt. Il en ressort pour le vélo une fréquentation assez faible par rapport aux autres usages. Au niveau des nuisances, les usagers pointent surtout le problème des déchets laissés en forêt. Le VTT arrive bien après au niveau des nuisances identifiées. Il semble qu’il s’agisse même plus d’un conflit de générations, puisqu’il est surtout considéré comme une nuisance par les plus de 65 ans et n’est que très peu cité en dessous de cet âge. Nous allons demander les résultats chiffrés de cette étude.
Ainsi, comme pressenti, le VTT a occupé la quasi-totalité de cette réunion et les discussions furent évidemment vives et houleuses. Néanmoins, ce fut une bonne chose, puisqu’il était nécessaire d’exprimer et de mettre à plat de manière officielle toutes les tensions existantes entre l’association de marcheurs « Les amis de la forêt de Fontainebleau » et les vététistes, représentés par MBF et l’école VTT locale représentant le syndicat national des Moniteurs Cyclistes Français (MCF).
Ainsi, après de longues discussions, l’ONF était en phase avec notre projet présenté par courrier il y a maintenant 1 mois (voir article). Seulement, il souhaite en parallèle de la création d’une offre VTT, commencer par acter la possibilité de verbaliser les vététistes « déviant ». Évidemment cette proposition est pour MBF inacceptable, car elle jette encore plus le flou sur la réglementation.
L’ONF voudrait en réalité officialiser l’interdit de pratiquer le VTT sur les sentiers bleus, sans trop communiquer, afin de tolérer les vététistes mais de pouvoir verbaliser ceux ayant un comportement ne leur convenant pas (« déviant »).
La réunion est restée bloquée ainsi un moment. Mais, voyant que nous ne sortirions pas de la salle sur cette décision, l’ONF a dû remettre cette éventuelle décision à plus tard.
Il faut savoir que suite à un premier rendez-vous datant de seulement 2 mois (voir article précédent), nous avions réagi en proposant un schéma d’actions, schéma qui a d’ailleurs déjà été lancé par l’ONF. Aussi, cette décision négative, alors que les vététistes venaient de proposer un plan d’action et qu’ils étaient prêts à s’investir pour des actions bénévoles (nous avons reçu de nombreux mails) aurait fait retomber toute cette motivation et augmenter les conflits déjà existants.
Le comité « accueil et érosion » a donc fini par reconnaître qu’une interdiction ne peut être formulée sans proposition alternative.
Sans mobilisation des vététistes, l’ONF dispose encore de 6 mois pour programmer cet interdit dans le plan d’aménagement (voté en janvier 2015). Ce délai permettra de lancer des premières actions concrètes du plan global proposé et ainsi de convaincre l’ONF que les vététistes peuvent effectivement s’investir. Une première action pourrait concerner un « point noir » identifié sur le sentier 2.
Cette obligation de réagir nous satisfait pleinement, car elle va obliger les vététistes locaux à s’investir pour les sentiers qu’ils utilisent.
Si nous avons été en opposition avec « les amis de la forêt de Fontainebleau » sur cette réunion, nous reconnaissons leur bon travail d’entretien et de préservation des sentiers bleus. Nous rappelons bien sûr qu’entretien n’entraine pas « appropriation » des sentiers.
Il est maintenant souhaitable que les vététistes s’investissent aussi… et plutôt rapidement.
Suite à notre proposition, L’ONF a rencontré un professionnel de l’aménagement de sentiers VTT. L’objectif est de proposer les aménagements nécessaires et d’accompagner les vététistes bénévoles pour la suite des opérations. Il est maintenant important de réunir les usagers de la forêt, vététistes et autres, afin d’étudier cette proposition.