Depuis 2012, la MBF participe au groupe de travail du Ministère des Sports sur la prévention de l’accidentologie en montagne en VTT. Le groupe de travail est composé de nombreux acteurs du VTT, des secours et de la montagne : Système National d’Observation de la Sécurité en Montagne, Sapeurs-Pompiers Montagne, CRS Montagne, Gendarmerie Montagne, Moniteurs Cyclistes Français, Syndicat National des Accompagnateurs en Montagne, Fédération Française de Cyclisme, Union sport et Cycle, Domaines Skiables de France.
Les données
Les chiffres étudiés ici sont ceux de l’année 2022 (source SNOSM). Ils ne comprennent que les données issues des services de secours en montagnes. Ainsi un VTTiste qui se blesse mais termine sa descente et qui est pris en charge par les pompiers de droit commun ne sera pas comptabilisé.
Les typologies d’accident et d’interventions évoluent peu depuis 2008. Seul la tranche d’âge a évolué s’élargissant de 20 à 30 ans en 2008 pour se situer désormais entre 15 et 50 ans.
Dans les Alpes, on note que l’accidentologie VTT de montagne est stable sur les 2 dernières années avec 756 VTTistes secourus (dont 10 personnes décédées).
Les causes principales d’accidents sont les glissades et chutes (les raisons ne sont pas forcément connues), les erreurs techniques ou d’itinéraires. Les médecins signalent que la haute cinétique est le facteur majeur et propre aux blessures de la pratique VTT.
L’hypothèse selon laquelle l’augmentation de la fréquentation en BikePark, pourrait accentuer le risque d’accident reste infondée. Le bike-park de Chatel a enregistré 338 500 passages en remontée mécanique de juin à septembre 2022 pour 72 blessés soit un blessé toutes les 4700 rotations de remontées.
L’ensemble des acteurs présents s’entendent pour dire que la pratique encadrée par des professionnels est sécuritaire et permet une diminution du risque d’accident. Seulement 4% des accidents 2022 en VTT de montagne se produisent lors d’une sortie encadrée par un professionnel (29 sur 756 cas recensés).
Enfin concernant le VTTAE, l’accidentologie en montagne reste très faible (37 sur 411 cas recensés). malgré l’engouement pour l’assistance électrique dans le cycle ces dernières années. Cela peut s’expliquer par la faible présence du VTTAE en VTT de descente.
Considérant l’image que peut parfois véhiculer le VTT auprès des autres usagers de la nature, nous noterons deux chiffres qui nous semble particulièrement intéressant. L’accidentologie sur sentiers non aménagés (112 sur 411 cas recensés) est plus faible qu’en secteur aménagé (bike-park, pistes de descente), le VTTiste étant conscient que l’espace est partagé, l’engagement est donc moindre. A ce jour et de tout temps, nous ne dénombrons toujours aucune intervention impliquant la collision d’un VTT avec un autre usager. Il reste donc à ce jour 0 accident recensé entre un VTT et un autre usager de la nature au niveau national.
L’analyse
Les acteurs présents font remonter les raisons suivantes menant à l’accidentologie vue précédemment :
- Non repérage des bosses avant de partir.
- Vitesse élevée (même s’il y a des accidents à cinétique faible)
- Surestimation du niveau, le VTT est un sport technique demandant des compétences de pilotage.
- Parallèle erroné fait entre la couleur des pistes VTT et la couleur des pistes de ski
- Enjeux sur la qualité des pistes mais aussi sur l’entretien (souvent pas assez de formation pour l’entretien des pistes). Bosses parfois mal taillées, travailler des tracés de qualité privilégiant le pilotage à la vitesse
- Différence de qualité des pistes d’une station à une autre d’où l’importance de la formation des patrouilleurs. Inciter les stations à former les patrouilleurs (CQP VTT)