Le VTTAE ce n’est plus du sport !
Combien de fois avons-nous entendus cette phrase lors d’évènement VTT sur le stand de la MBF ou simplement à la fin d’une sortie entre amis.ies. Elle est souvent prononcée avec force, presque avec la haine, le rejet d’une pratique qui serait déclarée impure puisque assistée.
Revenons un peu en arrière, du temps des roues en 26’ et des suspensions quasi inexistantes. Un vététiste d’alors en voyant l’évolution du VTT moderne pourrait crier à la tricherie en voyant des roues désormais souvent en 29’ et des suspensions en 160 à l’avant comme à l’arrière qui vous promettent autant de facilités à la descente qu’à la montée. La pratique évolue rapidement et les vélos tout autant avec pour objectif toujours plus de performance et toujours plus de plaisir voir de facilité de pilotage.
Dans ce cas pourquoi s’étonner et s’insurger de l’arrivée de l’assistance ? Pourquoi ne serait-ce pas du VTT là aussi ? Juste une autre évolution de cette pratique déjà multiple (balade, randonnée, cross country, freestyle, descente, enduro, …).
Lorsque que cette affirmation, voir accusation est portée à nos oreilles, le VTTAE ce n’est plus du sport, nous posons régulièrement la même question « as-tu essayé ? » et obtenons la même réponse « Non ! ». Bien sûr il y a quelques pratiquants qui ont essayé et n’ont pas changé d’avis. Tout le monde ne peut pas tomber d’accord. Mais d’après nos retours sur la question, l’essayer c’est l’adopter ! Et le discours change souvent aussi rapidement que radicalement.
Tout d’abord en descente, 10kg de plus dans une descente il faut les manier, cela demande de la souplesse autant que de la force et les compétences de pilotages sont plus que jamais mises à l’épreuve. Nous en discutions récemment avec Mélanie Pugin, championne du monde de cross-country à assistance électrique qui est également championne de plusieurs coupes du monde Enduro VTT. Elle évoquait avec nous ses sensations à la fin d’une sortie VTTAE « quand bien même je roulerai avec le mode boost en permanence, à la fin d’une sortie je le sens dans les bras comme jamais en VTT».
Il y a aussi la montée ou le plat, là où l’assistance montre son efficacité, puisque que vous irez plus vite et avec moins d’efforts. Néanmoins il faut toujours faire tourner les jambes, appuyer sur les pédales pour que l’assistance se mette en route et vous assiste justement. Mais n’oublions pas que les VAE sont bridés à 25km/h et qu’au-delà l’assistance s’arrête. Si vous êtes donc un grand sportif, l’assistance vous sera-t-elle toujours d’une aide précieuse sur le plat ? De plus l’assistance ne gomme pas les difficultés techniques. Si vous ne savez pas faire un franchissement en VTT ou remonter un sentier étroit, il y a fort à parier que vous ne saurez pas le faire en VTTAE, même en mode boost (puissance maximale).
Enfin, pour nombreux pratiquants.es, le VTTAE permet d’aller plus loin sans avoir forcement à faire des sorties plus longues, voire d’enfin pouvoir faire des sorties d’une heure après le travail ou pendant la pause déjeuner. Impossibles en VTT classique si les sentiers ne sont pas juste à votre porte. En bref de pratiquer plus et d’explorer de nouveaux sentiers sans avoir à poser des RTT.
Le VTTAE est un véhicule à moteur !
Nous en parlions dans l’article précédent, le VTTAE est encore trop souvent comparée à une moto là où il s’agit en fait d’un vélo à assistance électrique. La sémantique est ici extrêmement importante. Notamment, pour l’accès futur en nature où les véhicules motorisés sont bien souvent interdits. La législation autour du VAE est même actuellement en discussion au niveau Européen. Ainsi à la MBF nous nous mobilisons pour que celle-ci s’apparente à l’avenir à celle du vélo et non des véhicules motorisés.
Pour cela nous mettons en avant les différences avec les véhicules motorisés et les similitudes avec le vélo.
La différence se fait à plusieurs niveaux tout d’abord le poids, le VTTAE est plus proche (10kg en moyenne d’écart) du VTT que de la moto (100kg en moyenne d’écart). Ensuite le moteur, car oui il y a un moteur sur un vélo à assistance électrique mais celui-ci sera entrainé par la force des jambes et non par l’actionnement de l’accélérateur et l’injection d’un carburant. La notion d’assistance est très importante, avec le moteur seul et la batterie chargée le VTTAE ne démarrera pas. Ils leurs faudra la force des jambes qui les assisteront dans leur tâche. Si les jambes s’arrêtent de tourner l’assistance cessera de fonctionner. Le cycliste reste bien le premier à l’origine du mouvement.
Nous parlons également de puissance, le VAE est bridé à 25km/h et se rapproche donc de la vitesse moyenne d’un vélo, plus que d’un véhicule motorisé. Bien sûr il y a le débridage, néanmoins c’est un vaste sujet et nous vous en reparlerons dans une prochaine rubrique.
Il y a également les composants (cadres, roues, pneus, freins, guidons,…) qui reprennent l’ADN du vélo et non des véhicules motorisés. D’ailleurs pour entretenir votre vélo avec ou sans assistance électrique vous allez chez un réparateur vélo et non chez un garagiste.
Enfin, avec l’intégration des batteries dans les cadres et la miniaturisation des composants, il peut devenir difficile de repérer au premier coup d’œil un VTT d’un VTTAE. Cela accentue d’année en année la similitude de ces vélos.
Si vous avez des chiffres, études, ou autres documentations sourcés sur les sujets que nous avons abordés ici, n’hésitez pas à nous les faire parvenir. Dans un souci d’objectivité et de multiplicité des sources, nous sommes preneurs de tout élément factuel qui viendraient appuyer, contredire ou questionner notre argumentaire ! info@mbf-france.fr
